Comment apprendre à trier correctement et arrêter de garder « au cas où » ?
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Levez la main si vous vous êtes déjà dit « je le garde au cas où » ! C’est souvent ce que vous me dites lorsque vous avez entamé une démarche de tri mais que vous n’êtes pas encore prêt.e.s à vous détacher de certaines possessions. C’est normal ! Trier ça s’apprend, vous allez vous améliorer avec le temps et prendre confiance en vous.
Je vous explique dans cet article pourquoi c’est normal de penser comme ça et vous donne mes astuces pour reconnaître les objets et vêtements dont vous pouvez vous séparer.
Premièrement, réfléchissez à ça : au cas où quoi ? Au cas où une guerre se déclenche demain ? Au cas où vous deveniez végétarien.ne du jour au lendemain ? Au cas où vous vous remettiez enfin au sport après 10 ans ? Au cas où vous deviez vous habiller en tenue de gala pour une soirée inattendue ? Soyons réalistes et honnête envers nous-même.
D’ailleurs, lorsque nous avons été confinés en mars 2020, nous avons tous observé que nous avons eu :
- Le temps de nous adapter et de réagir
- L’essentiel déjà à disposition chez nous : et pas au fond d’un carton, mais bien à portée de main.
En réalité, ce fameux « au cas où » ne se produit jamais… Ou quasi jamais dans au moins 95% du temps*.
Et les 5% restants alors ?
Si vous faites partie de cette grande minorité de personnes qui a finalement besoin de cet objet ou de ce vêtement que vous aviez conservé pour une occasion spéciale « au cas où », et que l’occasion vient à se présenter, plusieurs options s’offrent à vous.
Premièrement, vous minimisez probablement l’entraide à disposition via votre cercle proche, votre famille, vos voisins et les objets et vêtements de seconde main. Aujourd’hui vous pouvez très facilement et rapidement vous procurez des objets et vêtements manquants pour une occasion spéciale.
Voici quelques exemples de sites de location et de partage entre particuliers :
- Louez des outils de bricolage ici
- Louez Une robe de soirée ici
- Louez et partagez entre voisins ici
- Trouvez des objets et de la nourriture gratuitement ici
Mais soyons réalistes, un de vos premiers réflexes, et c’est humain, serait sûrement de rechercher un objet ou vêtement neuf pour l’occasion. Même si vous en aviez conservé un pour l’occasion. Pas vrai… ? Ou pire, il est fort probable que vous ayez de toute façon oublié cette possession conservée pour cette occasion spéciale. Retour à la case départ donc…
Pourquoi garder « au cas où » est un réflexe humain ?
Je vous rassure, c’est naturel et humain de réfléchir ainsi. Nos proches, nos parents et nos grands-parents ont souvent connu des temps de crise (guerres, crash pétrolier, pénuries...), et on a intuitivement peur de manquer. C’est comme cela qu’on a été éduqués. Alors on se ment à soi-même, on trompe son cerveau pour se trouver des excuses et conserver un maximum de ce qu’on a.
C’est tordu, mais ça rassure et vous n’êtes pas seul.e. Le monde dans lequel on vit aujourd’hui est difficile, on a besoin de s’apaiser ainsi. Par ailleurs, nous prenons tellement de décisions tous les jours, que parfois c’est aussi rassurant de ne pas avoir à décider du tout et de garder.
En revanche, ça ne rend malheureusement service à personne. Ni à vos finances, ni à votre épanouissement personnel et familial.
Il arrive aussi que vous ayez tout simplement peur de vexer un proche. Votre belle-mère qui vous a offert un pull que vous n’aimez pas, votre ami.e qui vous a ramené un souvenir de vacances, et j’en passe… Vous avez peur d’être jugé.e si ces personnes s’aperçoivent que vous vous êtes débarrassé de leur cadeau.
Pourtant, aujourd’hui il est de plus en plus commun de revendre ses cadeaux. Notamment à la période de Noël. Si, si je vous jure ! Alors comment éviter d’en arriver là ? Vous pouvez par exemple commencer par démarrer une liste papier ou en ligne pour suggérer à vos proches des choses dont vous avez vraiment envie, qui vous feront plaisir et que vous voudrez profondément garder. Vous pouvez aussi recommander aux personnes que vous recevez de vous acheter des fleurs, si vous aimez les bouquets de fleurs fraiches.
Quelques exemples de choses qu’on garde tous un jour « au cas où » :
- La tenue pour la soirée déguisée qui n’a jamais eu lieu.
- Le jean trop petit dans lequel on a pensé rentrer à nouveau (oups…).
- Les tenues de sport pour l’activité sportive qu’on n’a jamais repris.
- Les nombreux outils élaborés de bricolage dont on n’a finalement jamais eu l’utilité.
- Le pull en cachemire qui nous a coûté beaucoup trop cher mais qu’on ne porte finalement pas parce qu’il faut le laver à la main.
- Le t-shirt troué qu’on n’a jamais recousu.
- Le sac à main coloré qui ne va avec aucune de nos tenues mais qui est à la mode.
- Le kit de tricot qu’on a reçu en cadeau mais qu’on n’a jamais ouvert.
Et j’en passe… Vous avez saisi l’idée je pense !
Pourquoi ce « au cas où » n’est pas bon pour vous :
Au fond vous le savez n’est-ce pas ? Vous le sentez… Les conséquences à conserver ce genre d’objets et vêtements sont réelles : elles vous font culpabiliser, diminuent votre estime de vous et votre confiance en vous. Conserver ces objets c’est vous mentir à vous-même, vous faire perdre de l’argent à stocker inutilement et surconsommer, vous encombrer, vous alourdir le quotidien et la charge mentale, vous créer des soucis, vous pousser à procrastiner. Tout ça… ! Oui, oui. Ça fait beaucoup pour un sujet comme celui-ci hein ?
Je sais, c’est difficile d’admettre qu’on s’est trompé.e, qu’on n’a finalement jamais réussi à rentrer dans ce jean, qu’on n’a pas atteint ses objectifs, qu’on n’a pas tenu ses résolutions, qu’on a dépensé cet argent pour rien...
La valeur de notre objet ou vêtement diminue au fil du temps puisqu’on le stocke sans l’utiliser et il devient alors inutile. Tout ce qui est inutilisé est encombrant…
Justement, qu’en est-il du coût de l’encombrement alors ?
Je ne vous apprends rien en évoquant les montants mirobolants des loyers et des mensualités de prêt. Vous investissez tous les mois dans votre logement et parfois même dans un espace de stockage supplémentaire, pourtant cela peut vite devenir un mauvais calcul. Vouloir toujours plus de place, toujours plus de rangements, toujours plus grand, ne mène qu’à plus d’encombrement et plus de frais.
Vivre moins mais mieux
Il ne s’agit pas de devenir un pro du minimalisme, de vous débarrasser de tout et n’importe quoi et de finir par effectivement manquer de quelque chose.
Vous devez trouver la quantité d’objets et de vêtements qui est suffisante pour vous et votre famille. Ma quantité sera différente de la vôtre et de celle de votre voisin. C’est personnel et peu quantifiable.
Plus concrètement, voici 7 conseils pour savoir quand il est temps de se libérer de ses vêtements et objets :
Prenons l’exemple des vêtements, je les donne, vend ou recycle si :
- Ils sont abimés, tachés, sales, déformés, en mauvais état.
- Ils sont trop petits, trop grands, mal taillés.
- Ils ne reflètent plus assez bien ma personnalité et qui je suis aujourd’hui.
- Ils me grattent, sont désagréables à porter.
- Ils ne sont pas pratiques pour mes activités au quotidien.
- Ils ne me mettent pas en valeur, me font vous sentir trop gros.se, trop serré.e, trop plat.e.
- Ils font partie de ma catégorie « je garde au cas où… sait-on jamais… »
C’est exactement la même chose pour tous les autres objets, la vaisselle ébréchée, tachée, cassée etc.
Pour trier plus facilement vos papiers voici un site qui répertorie les documents à conserver et leur durée de validité.
Lien article : bonnes adresses pour donner / vendre et recycler vos vêtements et objets -
La problématique des objets et vêtements sentimentaux
C’est tout à fait normal d’être attaché à certains objets et vêtements. On a tous des choses dont on ne veut pas se séparer, qui nous portent bonheur ou qui nous font plaisir à conserver et regarder.
Attention simplement à ne pas tomber dans le piège de vivre dans le passé. Il est important de vivre dans le présent et de se libérer de certains souvenirs du passé. Faites le point sur vos souvenirs et objets sentimentaux (photos, lettres, objets) : débarrassez-vous de tous les souvenirs qui sont aujourd’hui trop douloureux et ne conservez que ceux qui vous mettent en joie.
Je vous conseille de choisir avec soin et parcimonie les objets sentimentaux que vous souhaitez conserver et d’en limiter le nombre. Par exemple, conservez au maximum 3 vêtements que vous ne portez plus mais qui vous tiennent à cœur (vêtement de grossesse, couverture de votre premier enfant, t-shirt de votre premier marathon). Idem pour votre boîte à souvenir, choisissez une ou deux boîtes que vous aimez et limitez-vous à celles-ci.
Pour résumer, comment je supprime « au cas où » de mon vocabulaire quand je trie ?
Comme mentionné ci-dessus, une des clefs est de vivre dans le présent, ne pas être bloqué.e dans le passé ou trop à penser au futur. Accepter l’imprévisible à venir, trouver des solutions à ce moment-là et s’adapter plutôt que d’anticiper constamment.
Posez-vous et mettez de côté tout ce que vous utilisez VRAIMENT (fini les mensonges envers vous-même, soyez vrai.e). Pensez aux 7 cas évoqués ci-dessus qui vous aideront à prendre une décision pour chaque possession.
La méthode Konmari développée par Marie Kondo suggère que vous preniez dans vos mains chaque possession afin de déterminer si ce dernier vous met en joie. Puis de le remercier avant de vous en débarrasser. Tout ce qui vous rend stoïque ou malheureux doit partir. Il est plus facile de commencer le tri par les choses qu’on aime profondément comme sa paire de chaussures préférée et d’apprendre à reconnaître ce fameux sentiment de joie.
Last but not least : débarrassez-vous tout de suite des sacs que vous donnez et recyclez. Hors de question de les stocker sous le lit. Pour aller au bout des choses, il faut s’en débarrasser.
Passez à l’action dès maintenant !
N’attendez plus et ne pensez plus à la théorie, il faut mettre en pratique. Expérimentez le tri, vous verrez le bien-être qu’il procure. Parfois il arrive même que vous ayez du mal à vous arrêter quand vous commencez.
Pour aller plus loin, je vous renvoie à mon article "Désencombrement : par où commencer ?"
Morale de l'histoire
Ne gardez plus juste "au cas où" : ces situations n'arrivent quasi jamais ! Si elles arrivent, vous pouvez toujours demander à votre entourage, emprunter, louer, acheter peu cher. Et en attendant cette fameuse situation inédite, votre esprit et votre cocon seront plus légers.
Dites-moi en commentaire ce que vous conservez au cas où ! Vous pouvez aussi me suivre au quotidien sur Instagram & Pinterest pour bénéficier d’autres conseils, échanger et m’envoyer vos AVANT / APRÈS !
*statistique approximative, non scientifique et basée sur mon expérience personnelle. L’idée ici est de vous donner une meilleure idée des expériences qui me sont généralement rapportées. Dans les faits très peu de gens ont finalement besoin d’un objet / vêtement qu’ils gardaient au cas où et regrettent de s’en être débarrassé.
Je vais avoir beaucoup de choses à remercier 😂😂. En fait, je garde « au cas où » surtout les choses chères qui ont été achetées pour mon fils… Au cas où mon frère ou ma soeur ait un enfant 😂. Donc mon au cas où est quand même assez probable, mais en attendant, c’est moi que ça encombre 😂😂. Merci pour l’article. Très clair et plaisant à lire 😊😊
Merci à toi Anne-Hélène! 🙂 J’espère qu’ils en auront prochainement pour que tu puisses désencombrer ce qui ne te sers plus ahah 🙂